Petit résumé de ce qui s’est dit en conférence
Les luttes sociales en Belgique ont une longue histoire que l’on oublie parfois, ou qu’on limite aux grèves. Lors de la conférence du 11 avril, animée par l’historienne Anne-Lise Delvaux (CARHOP), nous sommes remontés au milieu du 19e siècle, afin de comprendre les racines des mouvements sociaux actuels, et leurs évolutions.
À Fontaine-l’Évêque, nous nous trouvons dans un environnement semi-rural et collectionnons moins d’impasses insalubres que d’autres villes, dont les illustrations sont nombreuses. Le système de production reste principalement artisan, notamment avec la présence de nombreux cloutiers, qui seront progressivement remplacés.
À l’époque, ouvrières et ouvriers travaillaient dans des conditions difficiles pour des salaires misérables, et étaient souvent contrôlés (via notamment, l’obligation de porter un livret d’ouvrier sur soi). Toute coalition était interdite, mesure entérinée par l’article 310 du code pénal. Dès 1867, cet article est remplacé par la mise en place d’une répression judiciaire contre la grève en tant que telle.
Cette répression marque le début d’une série d’événements sociaux significatifs, tels que le soulèvement de Liège en 1886, qui mettent en évidence les luttes et les injustices subies par les travailleurs belges.
Des événements comme le soulèvement de Liège en 1886 mettent en exergue l’interdiction de meeting et l’utilisation d’une répression violente de la part des forces de l’ordre. Le 22 mars 1886, les mineurs s’engagent collectivement pour fermer l’accès aux puits de la région de Charleroi et entrent en grève. Le château Baudoux est mis à feu, dans une logique de destruction des symboles capitalistes, système maintenant les plus démuni·es dans la misère. Finalement, on peut poser la naissance de la question sociale en 1886, dans le contexte d’une grève générale de longue durée touchant l’ensemble de la Wallonie. Cette révolte est la première durant laquelle on prend enfin une majorité en considération, celle des plus pauvres.
En 1932, les taux de chômages sont exponentiels et les salaires très bas. C’est dans ce contexte que prend place une grève sauvage (parce qu’elle n’est pas approuvée ni coordonnée par les syndicats) et défensive (car elle se veut porter l’espoir d’un changement des conditions d’emploi). Les mineurs du borinage se mobilisent contre la diminution de salaire que l’on essaye de leur imposer. Ils seront suivis par l’ensemble des bassins miniers de Charleroi. Cette grève, à la différence des autres, va jusqu’à attaquer des symboles plus proches des gens, à savoir : les maisons du peuple !
La grève, longue, commence en mai et se termine en septembre. Il s’agit d’une forme de grève propulsée par le désespoir. Malgré la ténacité des grévistes, l’action n’aboutira qu’à 1% de relèvement de salaire des mineurs … une mesure jugée à la fois inefficace et insuffisante.

Ce que l’on peut noter, c’est que les grèves sauvages, historiquement, ont peu de chances d’aboutir à une réforme sociale conséquente. Pour avoir un effet, cela demande de l’organisation …
Lutte sociale en Belgique
Période d’industrialisation à Fontaine-l’Évêque
Le Milieu du 19ème siècle
Grèves spontanées, générales, défensives, sauvages et grèves politiques
Depuis les années 1970
Aujourd’hui ?
En 1936, sur l’exemple français, une grève générale est organisée afin d’acquérir le droit aux congés payés ! Ce mouvement, qui se traduit en premier lieu par l’occupation des mines et des usines, est très rapidement réprimé par les gendarmes, et la lutte continue alors dans la rue. Le 17 juin, le premier ministre de l’époque organise une conférence nationale du travail dans laquelle il met en liaison patrons et ouvriers. Ceci aboutira aux 40h, aux congés payés, à la liberté syndicale ainsi qu’à l’augmentation des salaires. Il s’agit de la première grève de l’histoire de la belgique qui voit les syndicats chrétiens et socialistes faire front commun ! Après cet événement, la grève devient un événement autorisé et progressivement institutionnalisé (encadré), et les syndicats sont vus comme véritables piliers de la stabilité.
Dans les années 1960, les grèves politiques émergent en Belgique en réaction à un programme d’austérité sévère. Face à cette situation, l’unité syndicale devient cruciale, avec une collaboration inédite entre les syndicats chrétiens et socialistes. Les travailleurs se mobilisent à travers le pays, exprimant leur opposition à ces mesures par la mise en place d’actions collectives. Malgré une résistance acharnée, le programme d’austérité est finalement adopté, marquant une période de tensions sociales et politiques accrues.
Même lorsque les luttes sociales ne débouchent pas sur des victoires, elles restent l’occasion de se rassembler et de faire politique ensemble.

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